Alejandro était arrivé à Ystéria depuis quelques heures à peine et il avait bien du mal à s’habituer aux lieux, coincé ici avec sa sœur jumelle ils avaient pris la décision de se séparer pour fouiller les lieux et peut-être trouver quelqu’un qui pourrait leur indiquer comment rentrer chez eux. Le brun avait donc fait le tour de la place sur laquelle il avait repris connaissance un peu plus tôt sans pour autant trouver qui que ce soit, la ville semblait complètement déserte. En voyant que les lieux semblaient tout de même animés puisqu’il pouvait apercevoir de la lumière dans l’une des bâtisses, Al décidais de s’y rendre espérant cette fois tomber sur qui que ce soit vivant ici.

En entrant dans ce qui semblait être une taverne, le sorcier ne pouvait qu’être déçu en constatant que le lieu était vide, vide comme tout le reste de ce maudit endroit. Soupirant en voyant encore l’une de ses tentatives de trouver quelqu’un s’effondrer il entendait pour la porte s’ouvrir derrière lui. S’imaginant qu’il s’agissait de sa cadette qui revenait elle aussi bredouille il pivotait sur lui-même en s’apprêtant à lui annoncer qu’ils étaient seuls ici, Al se retrouvait face à face avec une parfaite inconnue qui entamait les présentations en tendant sa main dans sa direction. Hésitant d’abord à décliner son identité et à serrer la main d’une parfaite inconnue, Alejandro serrait poliment la main de la brune en face de lui pour sceller leurs présentations, à cela il ajoutait même :

« Alejandro. Nouveau ? J’croyais qu’il n’y avait personne ici, tu es la première personne que j’croise dans cet endroit. »

Rabattant ensuite sa main le long de son corps, Al y sentait son portable dans sa poche, il sortait le smartphone en question de sa poche alors que la jeune femme en face de lui, lui faisait une remarque certainement dû à la plaie désormais recouverte de sang séché sur son crâne.

« Oui en effet, j’ai connu mieux en terme d’accueil. Tu saurais me dire pourquoi cette forêt m’a ... attaqué ? Des phénomènes étranges j’en ai vu, mais alors des forêts de ce genre, jamais. »

Cela lui semblait absurde, même pour le sorcier qu'il était, une forêt ne pouvait pas attaqué des gens de la sorte, en tout cas pas d'elle-même, jamais il n'avait entendu parlé d'un tel phénomène. Tout en disant cela le brun tentait de faire fonctionner son téléphone, en vain, ce dernier semblait ne rien vouloir savoir. Il tapait légèrement dessus lorsque l’écran de ce dernier se mettait à grésiller jusqu’à finalement complètement s’éteindre.

« Est-ce que tu saurais aussi me dire pourquoi ça, ça ne fonctionne pas ? »

Demandait le sorcier en relevant son portable en direction de la brune qui lui faisait face. Al semblait assez serein malgré tout, au fond de lui il s’imaginait qu’il ne resterai pas plus de quelques heures dans cet endroit et qu’il pourrait tranquillement retrouver son chez lui dès ce soir. Il était bien loin de se douté que la totalité des habitants de cette ville y étaient coincés et qu’il l’était tout autant à présent.

[@Hayley Marshall]

Alejandro faisait quelques pas dans la pièce pendant que la brune qu’il venait tout juste de rencontrer était allée s’asseoir sur un tabouret. Il faisait même le tour du comptoir, sans se soucier de savoir si quelqu’un travaillait encore ici ou non, il fouillait dans les quelques bouteilles mise à disposition pendant qu’Hayley lui parlait de la forêt et de l’étrange emprise qu’elle avait sur la ville et ses prisonniers. Al trouvait une bouteille qui semblait lui convenir et il versait un peu de cet alcool dans un verre avant de le porter à ses lèvres afin d’en boire quelques gorgées.

« Et personne ici ne sait comment sortir ? J’veux dire que s’il n’y avait plus personne ici d’autre gens ont bien dû réussir à sortir par le passé. »

Annonçait le brun en refusant l’idée d’être privé de sa liberté, Alejandro était comme beaucoup de monde en quête d’une totale liberté et rester prisonnier d’une ville hors du temps était loin d’être son idée de la liberté. L’aîné des Gainsbourg faisait de nouveau le tour du comptoir afin de revenir à sa place initiale, verre en main, il regardait la jeune femme s’approcher de lui pour lui confier que la technologie ne fonctionnait pas ici, une mauvaise nouvelle de plus évidement.

« Donc en plus d’être coincé ici personne n’a de contact avec qui que ce soit à l’extérieur ? » Demandait le brun en repensant à sa sœur jumelle, une chance qu’elle soit avec lui ici.

Alors qu’il venait tout juste de penser à sa sœur, avec qui il était coincé ici désormais, Hayley lui demandait justement s’il était venu seul mais quelque chose attirait sa curiosité. En effet, la brune venait de lui demander s’il était un sorcier et d’ordinaire les humains fuyaient ce terme alors que la jeune femme en face de lui ne semblait pas du tout étonnée, bien au contraire. Alejandro arquait donc l’un de ses sourcils en inclinant légèrement sa tête sur le côté, se demandant ce qui avait bien pu lui mettre la puce à l’oreille. Il ne pouvait pas non plus s’empêcher de l’étudier, se demandant en retour ce qu’elle pouvait bien être pour parler avec autant de facilité de son statut de sorcier.

« Un sorcier oui, c’est ça et toi ? D’ordinaire les humains ont du mal avec tout ça alors je suppose que tu es … différente aussi ? »

Demandait-il sans trop de tact, ce n’était d’ailleurs pas la qualité première d’Alejandro. Sans avoir laissé le temps à Hayley de lui répondre il reprenait la parole dans la foulé.

« Non non je n’suis pas seul, ma sœur jumelle est coincée ici aussi. On s’est séparés pour trouver de l’aide. » Avouait-il pour conclure.

[@Hayley Marshall]

Alejandro était de nature très méfiante, longtemps rejeté par les autres il n’avait une aveugle confiance qu’en sa sœur jumelle. Alors malgré l’évidente gentillesse de tu faisais preuve envers lui, le brun restait méfiant, te suivant du regard lorsque tu passais derrière le comptoir comme il l’avait fait un peu plus tôt. De son côté, il allait prendre place sur l’un des tabourets, buvant quelques gorgées du verre qu’il s’était servis tout en t’écoutant lui confier que tu étais différente. Tu venais d’ailleurs d’omettre de manière volontaire ce qui te rendais différente, le sorcier fronçait alors ses sourcils en inclinant légèrement sa tête sur le côté.

« Différente, hein ? Habituellement les gens répondre :  je suis un vampire, ou un loup ou encore une sorcière. » Confiait le brun avec la ferme attention de connaître ta nature.

Tapotant le bout de ses robustes doigts sur le bois du comptoir, Alejandro affichait un sourire narquois en attendant une réponse de ta part à ce sujet. Mais tu avais repris la parole sans même répondre à sa question, lui proposant une alliance et le sorcier n’était pas fou. Même avec le soutien de sa jumelle, dans une ville telle que celle-ci, il aurait bien rapidement des ennuis s’il ne se faisait pas d’alliés. Par conséquent, le brun affichait un certain sourire avant de terminer son verre de le redéposer à sa place initiale, Al se relevait du tabouret sur lequel il était assis afin de s’avancer jusqu’à toi. De nature assez dragueuse, Alejandro se rapprochait d’un pas lent de toi jusqu’à être à une certaine proximité de ta personne, assez pour que son souffle puisse venir taper contre ton visage.

« Qu’est-ce qui me prouve que ton aide sera gratuite ? D’ici un ou deux mois si je suis toujours en vie d’ici là, tu me demanderas de payer pour tes actes uniquement parce que tu as accepté aujourd’hui de m’offrir ton aide ? » Demandait-il en arborant un sourire malicieux.

Al venait saisir l’une de tes mèches de cheveux qui tombait sur ton visage et il se permettait d’aller la replace avec le reste de ta chevelure. Glissant de manière lascive sa main dans tes cheveux de façon à effleurer ton visage.

« Néanmoins, j’ai nettement plus de chance de mourir en refusant de m’allier avec toi je suppose. »

En prononçant cette phrase le sorcier se reculait pour rompre cette proximité avec toi et il allait faire quelque pas dans la taverne en détaillant du regard les lieux qu’il ne connaissait encore que trop peu.

« J’accepte donc ta proposition. » Concluait-il.

Mais alors qu’il venait tout juste de s’allier avec ce qui lui semblait être une inconnue pour l’heure, un étrange son se mettait à retentir à l’extérieur, une cloche. Alejandro fronçait ses sourcils avant de se diriger d’un pas rapide jusqu’à la fenêtre des lieux, dirigeant son regard vers le clocher qui sonnait maintenant à intervalle régulier. Ouvrant la fenêtre afin d’avoir une meilleure vision sur les environs, le sorcier sentait que quelque chose ne tournait pas rond dehors, la nuit était tombée et de manière vraisemblablement très rapide alors que quelques heures plus tôt il faisait encore jour. Le clocher s’arrêtait finalement de retentir après dix-sept sons de cloche, dix-sept, qu’est-ce que cela pouvait bien représenter ? Alejandro détestait déjà cette ville et voilà qu’elle ajoutait un mystère supplémentaire auquel il ne pouvait répondre.

« Bon et bien ma chère Hayley. » Disait-il de son ton naturellement enjôleur tout en pivotant sur lui-même afin de te faire de nouveau face. « On dirait bien que notre travail ensemble commence ici. »

Le sorcier concluait sa phrase en la ponctuant de son naturel sourire malicieux. Ce nouveau mystère ne serait bel et bien pas celui par lequel Al se laisserait abattre, bien décidé à trouver un moyen de sortir vivant de cette ville, il décidait d’enquêter lui-même sur les étranges phénomènes présents à Ystéria.

[@Hayley Marshall]

Le sorcier finissait par sortir de la taverne en ta compagnie, refermant la porte derrière son passage il s’avançait ensuite à tes côtés d’un pas calme en direction du clocher. Relevant un instant son regard en direction du ciel qui s’était assombri à toute vitesse, Alejandro cherchait une réponse à cette soudaine tombée de la nuit. Les étoiles semblaient même briller moins fort qu’habituellement, plongeant la ville dans une noirceur sans pareil, seule la lune éclairait les rues pavées d’Ystéria, laissant à ses habitants un infime moyen de se repérer dans cette pénombre. C’était en entendant ta voix briser l’étrange silence qui planait, qu’Alejandro rabaissait son regard dans ta direction et à l’entente de ta question sur son arrivée ici, le brun repensait à ce corps qu’ils étaient venu cacher sa sœur et lui et qu’ils avaient perdus dans la forêt en s’y faisant piéger. Il se raclait donc la gorge avant de prendre la parole, afin d’éclaircir sa voix.

« Oh et bien, on était en panne au bord de la route et on a décidé de couper à travers le bois pour trouver un village ou n’importe qui ou quoi qui aurait pu nous aider. » Bien sûr le brun omettait volontairement de parler du corps qu’ils étaient venu cacher, estimant que cela n’était pas la meilleur façon de se faire des alliés.

« Puis la forêt s’est mise à … vivre. Elle m’a d’abord séparé de ma sœur et quand j’ai voulu revenir sur mes pas en pensant qu’elle était probablement retournée à la voiture, la forêt m’en a empêché. Le sol s’est mis à trembler jusqu’à ce qu’une crevasse se forme sous mes pieds et manque de me tuer, l’instant d’après une branche se décrochait et m’assommait. C’est comme ça que j’me suis réveillé sur la place de cet endroit. »

Alejandro haussait ses larges épaules en disant cela, il se remémorait ce qu’il avait vécu dans cette forêt en portant également une main sur la plaie désormais sèche se trouvant en haut de son crâne. Par chance cette blessure ne le faisait pas trop souffrir, il n’en ressentait que légèrement la douleur lorsqu’il appuyait dessus ou qu’il faisait un geste un peu trop brusque. En enfilant ses pouces dans les poches avant de son jean, le brun reposait son regard sur le clocher se trouvant en face de lui et se rapprochant.

« Et toi alors, comment t’es arrivé ici ? »

Pendant qu’il attendait ta réponse, le sorcier finissait par arriver à hauteur de l’église, il relevait ses iris en direction du cadran indiquant en l’heure se trouvant au sommet du clocher et il remarquait avec stupeur que les aiguilles s’étaient arrêtées de tourner, comme si le temps lui-même avait cessé de s’écouler.

« T’as vu ça ? » Demandait-il pour être certain que ce n’était pas son esprit qui lui jouait des tours, en désignant le cadran de l’horloge.

Ressortant finalement les mains de ses poches, Al commençait à gravir les marches menant jusqu’à la massive porte d’entrée en bois.

[@Hayley Marshall]